Voici comment l’Insee analyse le temps de travail des cadres comparé à l’évolution globale de réduction du temps de travail :
Sur l’année, les cadres travaillent en moyenne plus longtemps que les autres catégories socioprofessionnelles de salariés à temps complet (en moyenne 1 850 heures par an contre 1 650 heures pour les autres groupes de salariés depuis 2016), et leur temps de travail a moins baissé depuis le milieu des années 1970 (– 75 heures contre – 250 heures pour l’ensemble des salariés à temps complet). Ainsi, en 2018, 24 % des cadres disent avoir travaillé plus de 45 heures sur une semaine de mars, contre 11 % pour l’ensemble des salariés (figure 4).
Cette catégorie de salariés semble bénéficier moins largement de la baisse du temps de travail observée depuis 1975 : seuls 18 % d’entre eux travaillaient effectivement 39 heures durant une semaine donnée de mars entre 1982 et 1999, contre 43 % de l’ensemble des salariés à temps complet. En 2018, 9 % d’entre eux travaillent effectivement 35 heures alors qu’ils sont 28 % parmi l’ensemble des salariés à temps complet.
La mise en place du système du forfait en jours, introduite en 2000 dans le cadre de la loi relative à la réduction négociée du temps de travail, contribue à expliquer cet écart en fin de période. Ce régime de temps de travail, qui requiert de travailler un nombre de jours au cours d’une période donnée (en principe l’année), et non pas un nombre d’heures par semaine, est prévu pour les salariés disposant d’une autonomie dans l’organisation de leur emploi du temps. Ce dispositif initialement réservé aux cadres est toujours essentiellement utilisé par ceux‑ci : il concerne 40 % d’entre eux, contre 5 % des non‑cadres. De fait, ce régime conduit les salariés concernés à travailler plus que les autres : en 2018, les cadres au forfait en jours effectuent en moyenne 1 950 heures par an, contre 1 760 heures pour les cadres à temps complet qui travaillent au régime en heures.